Vers un réexamen organisé du sein ?

Publié le par logiqueblog

« Face aux données remettant en cause les bases du dépistage du cancer du sein qui ne sont accumulées au cours de ces dernières années, il est temps que les pouvoirs publics reconsidèrent l’ensemble du dossier avec un œil neuf ». Tels sont les propos de l’association UFC-Que Choisir, une réclamation annoncée à la veille du lancement d’Octobre rose, le mois du dépistage du cancer du sein organisé chaque année par le ministère de la santé.

En rappel, le dépistage organisé a été lancé en 2004, invitant toutes les femmes de 50 à 74 ans à se rendre tous les deux ans chez un radiologue agréé pour une mammographie et un examen clinique des seins pris en charge à 100% par l’Assurance maladie. Toutefois, il réside un risque de surdiagnostic, autrement dit le risque de détecter de petites tumeurs cancéreuses qui dans certains cas ne vont pas évoluer vers la maladie.

Pourtant, ce surdiagnostic entraine en général des examens et des traitements inutiles, dont certains lourds de conséquences comme une ablation, une radiothérapie, une chimiothérapie, etc. Selon les études, il est évalué de 1% à 50%, contre 5 à 10% selon l’Institut national du cancer. Aussi, des doutes sont apparus sur le taux de mortalité des femmes dépistées qui ne serait pas très différent de celui des autres femmes, d’après une étude de la Collaboration Cochrane publiée pour la première fois en l’an 2000.

L’association UFC-Que Choisir a ainsi réclamé un réexamen par un collège d’experts indépendants. « Dans l’attente du rendu de ce collège d’experts, la compagne actuelle doit être révisée », ajoute l’association qui demande également un moratoire sur l’intégration de l’indicateur « dépistage du sein » dans la rémunération à la performance des médecins, cela afin que les médecins puissent toucher une prime sur objectif en fin d’année.

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